J’ai toujours détesté cette (pas aussi) nouvelle mode du « politiquement correct ».
Pourquoi remplacer « femme d’ouvrage » par « technicienne de surface » ? J’ai longtemps cru qu’il s’agissait d’une blague, que cela ne se disait pas vraiment, jusqu’à ce qu’une femme d’ouvrage s’est vraiment présentée à moi comme technicienne de surface. Pourquoi remplacer « secrétaire » par « assistant d’administration ou de direction » ? Ça sent mauvais un ou une secrétaire ?
Le langage politiquement correct utilise abondamment l'euphémisme, les périphrases, les circonlocutions, voire les créations de mots et de locutions nouvelles pour un vocabulaire déjà existant. Et puis j’ai aussi toujours détesté les euphémismes aussi. Non, je ne suis pas un « usager en santé mentale », je suis un « patient », enfin !
Enlevez la connotation de « souffrance » contenue dans le mot « patient » (rien à voir avec « patience », c’est dérivé du mot latin PATIENS, signifiant « celui qui endure » ou « celui qui souffre ») et vous banalisez complètement une situation souvent fort grave.
Et puis c’est stigmatisant dans un autre sens: « usager » est une manière de se cacher d’une certaine réalité, par peur du regard de l’autre, par difficulté d’accepter son état, son sort…
En utilisant le « PC », les euphémismes, le langage inclusif, on crée, souvent dans le noble but de ne pas heurter des minorités, une sorte de mainmise culturelle de ces mêmes minorités sur la majorité. On crée également une culture de « l’auto-victimisation » du genre « bouhou, il n’a pas pris en compte mon petit cas particulier ou il ne partage pas mon point de vue, il est donc très méchant avec moi ! Maintenant, je me sens obligé de réagir beaucoup trop fort ! » (Voir ce qui se passe trop souvent dans les médias sociaux)
Aujourd’hui, tenter de communiquer, ce n’est plus simplement dire ce que l’on veut faire passer comme message, mais tourner le message d’une manière à éviter de heurter tous ceux qui pourraient le lire. Absurde !
Moi, je suis usager… de la STIB ! A part ça, je suis patient. Et je peux vous assurer qu’être usager de la STIB n’a en rien contribué à faire de moi la personne que je suis à l’heure actuelle. Le fait d’être patient ? Et comment !
Ma question à l’équipe du Schieve Niouz est donc : alors, dans vos futurs numéros, patient ou usager ?
Petit Bilbo