C’est ce petit sentiment pernicieux d’irréel qui était marquant au début.

Nous vivions une époque unique dans l’histoire de l’humanité et notre façon de vivre allait changer... Drastiquement!

De mésinformation en désinformation.

Trop d’information tue l’information. S’il était et est encore primordial de se tenir informé de la maladie elle-même, de ses effets, de comment s’en prémunir, des mesures prises par les gouvernements, le cirque médiatique entourant toutes ces choses a rapidement dilué le vrai contenu avec du sensationnalisme gratuit ou du remplissage asinien. Souvenons-nous de ces fameux Journaux Télévisés qui nous offrent des éditions spéciales de trois heures avant des conférences de presse du gouvernement, spéculant sur les thèmes qui vont être abordés, supposant ceci, déclarant cela, donnant des opinions d’experts, multipliant des renvois sur place avec des journalistes n’ayant strictement rien de neuf ou de pertinent à annoncer. Tout ça pour finalement entendre notre premier ministre du moment donner enfin les uniques et vraies nouvelles de la soirée. Trois heures de crainte, de nervosité, parfois de véritable peur, pour un résultat final moins important que le cirque médiatique qui l’a précédé.

De même, véritable symbole de notre société actuelle, les rumeurs circulant sur certains «médias sociaux» où n’importe qui peut publier n’importe quel avis, idée, voir imbécilité. Où la chasse au «like», sans aucune valeur réelle, fait qu’on tend à exagérer, à surenchérir et parfois (?) à dire n’importe quoi.

Asinus asinum fricat, comme disaient les anciens : l’âne frotte l’âne

De la mésinformation à l’intoxication, il n’y avait qu’un pas. Les rumeurs qui circulent sont tellement nombreuses qu’il en devient difficile de les énumérer toutes. Mais en voici toujours une petite sélection.
Rassurez-vous, aucun des exemples qui suivent n’est vrai!
Le virus a été créé en laboratoire!
Le cannibalisme est à l’origine du virus!
Le virus se transmet par les moustiques!
Le froid peut tuer le coronavirus!
La chaleur printanière viendra à bout du virus!
Les colis provenant de Chine sont dangereux!
Les Africains sont plus résistants face au virus!
Boire de l’eau, une soupe à l’ail (voire de l’eau de javel selon un certain président américain) ou se rincer la gorge avec une solution saline permet d’éviter d’être contaminé!
L’urine des enfants désinfecte efficacement et protège du virus!

Mais il y a pire! Les théories de conspirations sont aujourd’hui légion. Si nous pouvions sourire en entendant ou lisant les idées de certains doux-dingues qui clamaient haut et fort que «les traces de condensation des avions dans le ciel sont en fait des produits chimiques que les gouvernements dispersent pour rendre plus dociles les populations» ou que «les vaccins causent l’autisme», aujourd’hui, ces mêmes doux-dingues se sont emparés du virus!
Aujourd’hui, ce serait la «5G» qui serait la source du virus, ou alors serait-ce Bill Gates?
Un laboratoire chinois?
En tant qu’arme biologique?
Importé en Chine par des militaires américains?
Ou alors par des ONG?
D’ailleurs, le virus du Covid-19 existe-t-il vraiment? Où n’est-ce qu’une rumeur répandue par les Illuminati?
Par l’industrie pharmaceutique, peut-être_?
Et puisque nous avons tendance à gober facilement ce qui nous paraît réaliste, nous n’allons pas souvent vérifier les informations reçues.
Pourtant! Pourtant, la grande majorité de ces «théories» peut être si facilement discréditée…

Pandémie Globale de Désinformation et Mésinformation Virale

L’Organisation Mondiale de la Santé, les Nations Unies, Unesco et un très grand nombre d’organisations mondiales ou universités en rapport avec la santé (mentale) parlent de ce «terrain fertile à la désinformation». Et du fait que cette même désinformation tue!

À voir qu’autour de nous, une partie somme toute considérable des gens pense encore que porter un masque sert à se protéger de la maladie, alors qu’il ne sert qu’à éviter que nos propres projections (de salive) ne se répandent sur les autres personnes et, le cas échéant, ne les infectent. Pourtant, ce fait semble très clair…

Et la santé mentale dans tout cela?

Les rumeurs, les rumeurs, les rues meurent!
A force d’entendre et de lire des âneries, que l‘on y croit ou non, cette nervosité, cette crainte avec laquelle nous vivons en permanence depuis tous ces mois s’accroît encore.

La peur, les soucis et le stress sont des effets normaux face à des dangers perçus ou réels, mais également à des moments où nous sommes face à une grande incertitude, à l’inconnu. Il est normal et compréhensible que nous ressentions de la peur dans le contexte de la pandémie. Si l’on ajoute à cette peur légitime les changements significatifs dans notre vie que la maladie a entraînée (restriction des mouvements, changement de rythme de vie, travail à domicile, vie sociale plus pauvre, vie familiale plus stressante, manque de contact physique, etc.), il n’est pas difficile d’imaginer que l’impact sur notre santé mentale ne peut pas être ignoré.
Le fameux «syndrome de la cabane» n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Un autre en serait le concept de «cabin fever» bien connu des anglophones: il fait référence aux sentiments d’irritabilité, d’ennui, de dépression ou d’insatisfaction en réponse à l’enfermement, au mauvais temps, à la routine, à l’isolement ou à un manque de stimulation.

Nous avons donc voulu faire de ce numéro 3 du Schieve Niouz un «spécial Covid-19 et Santé Mentale».

Quand on fait monter l’âne sur le toit, il faut savoir le faire descendre...

Ces temps sont ceux qui prouvent la chose la plus infiniment petite peut terrasser la plus puissante. Elle ne disparaît pas simplement parce que nous le prétendons. Elle n’est pas effrayée par notre rage. Elle ne peut pas être tuée par des armes de guerre. Et donc, comment toujours, le seul moyen de la combattre est de le faire ensemble, de manière solidaire avec intelligence et raison.
L’arme la plus efficace dans ce cas-ci est l’intelligence humaine, même si l’on peut avoir l’impression qu’elle disparaît parfois au profit de l’ânerie profonde...

Suivons donc en tout temps, et encore plus maintenant, le conseil des vrais experts en médecine et en épidémiologie, de personnes ayant consacré leur vie à aider à vivre et à vivre mieux.

Mais c’est tout de même ce petit sentiment pernicieux d’irréel qui est encore bel et bien présent.
Chez beaucoup de personnes, il tarde à disparaître et c’est une très bonne chose. Et ce sentiment est d’autant plus pernicieux qu’il semblait pendant un court instant que la maladie avait presque disparue, que la vie, la vraie, avait repris le dessus.

Puis est arrivé la deuxième vague… Plus forte et plus dangereuse que la première, poussant les gens encore plus à la dérive comme un courant marin plus puissant que prévu.
Ce courant a d’ailleurs quelque peu fait chavirer la coquille de noix qu’est l’équipe du Schieve Niouz.
Maladie, difficultés à travailler comme d’habitude et forte déprime de certains sont autant d’écueils qui ont fait que ce numéro du Schieve Niouz est encore une fois un semestriel et non un trimestriel, comme c’est normalement prévu.
Mais rassurons-nous, l’équipe a aujourd’hui de nouveau le vent en poupe et le foc est hissé haut!

Et donc, cette pandémie… passera, elle aussi!

Elle symbolise l’un de ces grands moments, de ces moments uniques dans l’histoire de l’Homme, qui ont participé à faire de l’humanité ce qu’elle est.
Mais pour qu’elle passe, il faudra coopérer: portons nos masques là où c’est utile et gardons nos distances lorsque c’est possible. C’est le moins que nous puissions faire. Pas uniquement pour nous, mais bien plus pour les autres!

Comment allez-vous?
Et votre famille?
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René Bartholemy pour le Comité de Rédaction